Récit de voyage à Lhassa (Nord du Tibet)
Extrait du livre “Et si c’était mieux là-bas?”
Aucun restaurant, aucune maison ne possède de toilettes, les gens se soulagent dehors ou dans les toilettes publiques où l’on s’accroupit, les pieds dans une bouillie tiède et gluante, au-dessus d’une immonde rigole sans aucune séparation. La plomberie étant la deuxième spécialité des Chinois après les droits de l’homme, inutile d’en dire plus.
Hier, on s’est fait des copines : sur le Parkhor, je discutais avec deux jolies vendeuses de bijoux. En levant mon appareil avec un air interrogatif, je leur demande la permission de les photographier. Comme elles refusent, je n’insiste pas. Nous continuons à rire et converser par signes.
L’une me demande si je suis marié avec Sandrine qui essaye des bagues. Je réponds que non. Si je dors avec elle ? Oui.
Est-ce que je veux bien l’embrasser sur la bouche ? « Ok, mais alors je vous prends en photo ».
Les deux copines se regardent, pouffent de rire et tapent dans leurs mains « d’accord ». Un cercle de gens intrigués et amusés se forme rapidement autour de nous, ils regardent les deux étrangers se donner un bisou « claquant » puis prendre une photo. Les deux vendeuses-voyeuses pouffent de plus belle en se cachant la bouche avec les mains. J’ai fais de beaux portraits !
Une des spécialités de Lhassa sont les momos (genre de raviolis), nous en dévorons tous les midis à côté des salons de mah-jong, d’où filtrent les claquements assourdissants des dominos et les glapissements des joueurs.
La présence policière est énorme ici, policiers et militaires flottent dans un uniforme vert olive mal ajusté, le pantalon tirebouchonne sur une paire de fausses Nike. Ils manquent d’allure voir de sérieux. Il ne faut cependant pas oublier que les camarades de l’Armée populaire de libération sont des brutes endoctrinées capables du pire. La prudence est de mise car ils ont infiltré les Tibétains et ont des indicateurs partout, certains même, dit-on, sont moines.
Les « Dalaï Lama pictures »(1) demandées par tous les enfants sont introuvables depuis un an. J’en ai acheté sous le manteau en faisant attention aux caméras qui tournent partout sur le marché et les artères principales.
(1) Petites photos du Dalaï Lama sous plastique montées en pendentifs.
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