Anecdote d’un voyage au Rajastan (Se fondre)

Anecdote vécue au Rajastan (Se fondre)

Récit extrait du livre “Et si c’était mieux là-bas?”

Satish est un petit garçon vif avec un œil blanc, c’est le fils aîné d’une famille que je connaissais de mon précédent voyage, il doit avoir douze ans. Je le croise au détour d’une ruelle, il me reconnaît tout de suite, me prend la main et nous entraîne chez lui en riant. Il parle bien l’anglais et se fait l’interprète auprès de sa famille ; ils sont heureux de me revoir. On nous offre le tchaï. Ils s’extasient devant les photos que j’ai prises d’eux la dernière fois et les cadeaux que je leur ai apportés. Les femmes et les filles se partagent le maquillage et les échantillons de parfum, les enfants se répartissent les marqueurs et les petites voitures. Le soir on est invité pour le curry.

Dans la ruelle sur le chemin de l’hôtel, je passe à côté d’une vache qui m’envoie un méchant coup de corne dans la hanche ; sans réfléchir ma jambe part et je lui envoie un grand coup de tibia dans le cou, à la thaïlandaise ! Elle meugle et s’enfuit, « ce n’était peut-être pas la chose la plus intelligente à faire ici » me dis-je.

Je lève les yeux et vois les Indiens hilares, l’un d’entre eux me félicite du pouce. Ils ne les tuent pas mais ne se gênent pas pour leur mettre un coup si elles mangent leur étal au marché ou si elles les embêtent. En Inde, les vaches sont souvent mieux traitées que bien des hommes, chacun les soigne et les nourrit ; il existe même des hospices pour vaches âgées. Quand les ancêtres des Indiens sont arrivés en Inde, leurs troupeaux étaient leur unique ressource aussi était-il interdit de tuer ce précieux animal, par prudence et peut-être aussi pour le symbole de douceur maternelle et de générosité qu’il représente.