Anecdote retour du Tibet
Récit de voyage extrait du livre « Et si c’était mieux là-bas ? »
La route jusqu’à la frontière népalaise est magnifique mais terrifiante, elle est connue comme l’une des plus dangereuses au monde et je me jure de ne jamais plus l’emprunter. Nous avions choisi des places proches de la sortie de ce camion cahotant pour sauter en cas d’accident. Deux fois, j’ai failli me jeter dehors. A la frontière népalaise, je change nos derniers yuans ainsi qu’une centaine de dollars au marché noir puis nous allons dans le premier tchaï shop venu pour un petit-déjeuner.
Sandrine commande des légumes au curry. En voyant les œufs, dans l’étal, je réalise que j’en ai été privé pendant plus d’un mois. Je commande une omelette de six œufs, du riz et un tchaï. Le bonheur. En arrivant à la première bourgade, nous entrons dans ce qui ressemble à une guest house. En nous voyant, sales et poussiéreux, le patron nous demande d’un air méfiant si nous avons de quoi payer la nuit.
Je regarde Sandrine, surpris et amusé tout en faisant un rapide calcul : nous étions encore au début de notre voyage ; avec ce que nous avons sur nous, nous devrions avoir assez pour nous offrir sa guest house.
La semaine qui suit, à Katmandou n’est consacrée qu’aux plaisirs : bons restaus, douches chaudes… De toute façon, après ce genre de périple, la plus modeste des guest houses vaut un cinq étoiles.