Aumont Aubrac – les Quatre Chemins – Nasbinal – St Chély d’Aubrac

Nous avons quelques jours de libre et comme nous habitons Toulouse, il est facile de reprendre le chemin où nous l’avions laissé la dernière fois.

Nous nous sommes équipés de nouvelles chaussures. En effet mes chaussures de montagne ne sont pas adaptées à ces chemins plats et tranquilles. Il me faut quelque chose de plus souple et léger, j’ai donc laissé mes Salomon pour des Scarpa achetées après de longs essayages au Vieux Campeur. Isa a opté pour des North Face de trail, légères et confortables.

Nous arrivons à Aumont Aubrac par un petit train.

Pour notre premier jour de marche, nous ne sommes pas vraiment gâtés par les paysages, les fortes chaleurs de cet été ont tout brûlé. L’herbe est jaune, pas une seule fleur.

Nous arrivons fatigués après seulement quatre heures de marche… il va falloir reprendre le rythme !

Une douche nous remet d’aplomb et nous nous installons à l’ombre pour discuter et nous étirer.

Le soir, nous sommes une douzaine au gîte et conversons agréablement autour d’un bon repas. Même si j’ai bu durant la journée, je vide un litre et demi d’eau fraiche presque d’un coup.

La dame du gîte vient s’asseoir avec nous, on parle un peu d’elle, de son parcours, du nôtre et puis elle a cette réflexion que je trouve intéressante : « Sur le chemin, les gens sont plus solidaires que sur les autres chemins de randonnées, il y a plus de bienveillance qu’ailleurs ». La tablée acquiesce.

Moi, je n’ai pas remarqué cela et lui demande où elle a déjà marché : « Nulle part, je ne suis pas vraiment une marcheuse » me répond-elle !  Elle n’a même pas fait le Chemin (juste une portion de quatre jours).

En fait, elle ânonne ce qu’elle a entendu ici ou là…

Je trouve qu’il y a de nombreux clichés sur ce Chemin. Beaucoup n’ont jamais fait de randonnées et trouvent formidable cette solidarité entres marcheurs. Mais elle existe partout en montagne et pour une raison simple. Nous sommes tous « frères et sœurs dans l’effort, dans la souffrance et puis aussi dans l’admiration de la beauté et dans le bonheur d’être arrivé ».

Nous partageons en général des valeurs communes. Lorsqu’on arrive dans un refuge, on se sert dans le stock de bois pour faire du feu mais ensuite on le reconstitue afin que le suivant puisse en profiter. On ne le connait pas, on ne l’a jamais vu et on ne le verra sans doute jamais. Mais on le fait, car ça fait partie des valeurs de solidarité que l’on retrouve en montagne. Plusieurs fois j’ai pris sur une portion de chemin le sac d’une personne en difficulté, je lui ai donné de l’eau ou j’ai partagé une barre de céréale. L’inverse s’est toujours vérifié aussi bien sûr !

Nous partons assez tôt ce matin car on annonce de grosses chaleurs.

Nous attaquons le plateau de l’Aubrac. Un haut plateau ouvert, ondulé, ponctué de blocs granitiques et de troupeaux, de lacs bordés de murets où le regard se perd à l’horizon…

Une nature rustique, brute et sauvage balayée par les vents. D’ailleurs, le vent est tellement fort aujourd’hui que nous devons marcher arc-bouté, nous devons crier pour nous comprendre et bien sûr il souffle de face !

Il n’y a pas d’ombre sur le plateau et le soleil tape dur. On ne le sent pas, mais il faut se protéger.

Nous arrivons fatigués mais heureux de notre journée.

Nasbinals est une jolie petite bourgade mais un trail annuel s’y déroule et tout était plein à l’exception du camping municipal. Le vent était déjà costaud lorsqu’on a monté la tente mais la nuit, une tempête s’est levée et nous n’avons quasiment pas fermé l’œil !

Pour sa première nuit en camping, Isa fut servie… vivement un bivouac 😉 !

Nous finissons à Saint-Chely d’Aubrac où Isa avait réservé une roulotte le long de la rivière dans un gîte. Malgré le lieu enchanteur, je ne me sens pas très bien. Je dors mal et me sens faible. Je ne le sais pas encore mais je rentre avec la Covid !

Je suis passé au travers durant toute la période critique et je l’attrape en pleine nature !