Category Archives: Indonésie

17Juin/21

Un voyage culinaire en Asie

Lors de mes nombreux séjours en Asie, j’ai pu découvrir la diversité et la grande richesse de la cuisine asiatique. 

La nourriture asiatique est une des nourritures la plus populaire au monde. Mais la connaissez-vous réellement ? 

De la Chine, en passant par le Viêtnam, l’Indonésie, ou l’Inde… Laissez-moi vous faire découvrir une cuisine locale, authentique et bien différente que la nourriture asiatique que vous dégustez dans un restaurant asiatique en France !

Chacun des pays d’Asie a sa spécificité locale concernant la nourriture. 

La cuisine indonésienne 

La cuisine indonésienne par exemple, est très colorée, très variées et pleine de saveurs ! Elle est énormément basée sur les produits locaux. 

Le saviez-vous ? Il est impossible de trouver un plat qui ne contient pas au moins l’un de ces ingrédients : riz, noix de coco, banane, cacahuète et soja.

Le plat que j’ai préféré est sans aucun doute, le Rendang, un plat à base de bœuf mariné accompagné de son riz blanc !

Rendang - plat indonésien

 On trouve aussi du chien, des chauves souris, du rat… 

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plat chauve souris indonésiechauve souris indonésie

 

Une division entre le nord et le sud de la Chine

En Chine, j’ai pu apercevoir une différence flagrante entre le nord et sud du pays. On dit qu’en chine, on mange tout ce qui à quatre pattes sauf les tables, tout ce qui à deux pattes sauf les échelles et tout ce qui vole sauf les avions… c’est assez vrai 😉

Le nord de la Chine, dû à son climat plus froid et plus sec, privilégie la culture du blé. Contrairement au Nord, dans le Sud de la Chine, les habitants consomment uniquement du riz blanc ou des nouilles de riz. Ces aliments sont bien sûr, accompagnés de divers légumes et divers fruits. 

En Chine, les légumes sont davantage appréciés lorsqu’ils sont frais. Nous pouvons retrouver un grand nombre de marchés locaux et traditionnels vendant des produits frais. Il est très très rare de trouver de la nourriture surgelée ou en conserve ! 

Des habitudes alimentaires traditionnelles, mais qui peuvent choquer les étrangers. 

La chine est connu pour manger de nombreux plats composés d’animaux. Cela peut amener à choquer, voir dégoûter les étrangers et les touristes. On y retrouve du chien, divers insectes, des rats… Je peux comprendre le sentiment éprouvé de ces personnes-là. Néanmoins, chaque pays a une coutume différente. Il est fort probable qu’un Chinois voyageant en France soit hébété face à l’une de nos coutumes non ? C’est ce qu’on appelle de l’ethnocentrisme… c’est une question de tolérance. 

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La cuisine vietnamienne 

Lors de mon voyage au Viêtnam et particulièrement au retour, j’ai remarqué que la cuisine vietnamienne est plutôt méconnue par rapport à d’autres cuisines asiatiques comme la cuisine chinoise ou japonaise. J’ai particulièrement apprécié la convivialité, l’esprit de partage autour des repas. 

Une chose surprenante (mais avec du recul ne l’est pas tant que ça) est que la cuisine vietnamienne privilégie le goût et non l’esthétique du plat. 

cuisine asiatique - repas vietnamien

Nous retrouvons un mélange d’herbes, d’épices, des méthodes de cuisson qui font toute la différence du peuple vietnamien. 

J’ai beaucoup apprécié la diversité gastronomique asiatique. En effet, j’ai trouvé les différences qu’on retrouves d’un pays à l’autre simplement fascinantes ! 

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13Août/20
Torajas

Les Torajas : une cohabitation avec leurs morts

À la Rencontre des Torajas en Indonésie

Retirés dans les montagnes de l’île de Sulawesi en Indonésie, les Torajas, un groupe ethnique indigène pratique un étonnant rite funéraire. La mort ne les effraie pas. En attendant que les funérailles soient organisées, les familles gardent le cœur de leur défunt chez eux et s’occupe de lui comme s’il était un simple malade. Et c’est lors de mon voyage que j’ai pu assister à des funérailles spectaculaires.

Extrait du livre « Et si c’était mieux là-bas » ? de Lionel Cieciura

Torajas« Il faut encore huit heures de voyage éreintant en bus déglingué pour rejoindre Rantepao au centre de l’île. Nous sommes en pays toraja, l’autre ethnie importante de l’île. Les paysages sont d’une beauté à couper le souffle : des rizières alentours déclinent tous les tons de vert et au loin les montagnes recouvertes de jungle laissent apparaître leurs falaises.

Rantepao est une petite ville agréable ; partout il y a des arbres en fleurs, certaines sont rouges et grosses comme de petits ballons, d’autres, de longues cloches blanches, mesurent une trentaine de centimètres. Nous rencontrons Claire dans notre Losmen (petit hôtel bon marché), une Anglaise sympa qui se joint à nous. Elle est dentiste, à 28 ans et a quitté l’Angleterre il y a trois ans. Elle a travaillé comme dentiste et professeur à l’université au Cambodge, au Vietnam et en Nouvelle Zélande. Comme la plupart des filles qui voyagent seules, elle a un caractère bien trempé, elle possède aussi cet irrésistible humour british.

Il pleut souvent à Sulawesi, ce qui explique cette exubérance de la nature ici. Nous louons une voiture et visitons les alentours. Les rizières ont une particularité ici, un trou y a été aménagé afin de piéger les anguilles. Parfois, au milieu de la rizière s’élève une colline avec quelques maisons entourées de bambous géants, de bananiers et de cocotiers.

Les maisons torajas sont montées sur pilotis et font face à un grenier à riz qui est Torajasleur réplique en plus petit. Les murs en bois sont sculptés et peints. Ce qui les distingue, c’est la toiture en forme de corne de buffle dont les extrémités peuvent s’élever à une quinzaine de mètres. Elle est construite à l’aide de milliers de bambous entrecroisés qui lui assurent une étanchéité parfaite.

J’apprendrai, en les examinant de plus près, que l’on retrouve partout les mêmes symboles et les mêmes couleurs sculptés sur les murs : le cercle représente la terre, le triangle le soleil, le coq relie l’homme à l’un et à l’autre. On retrouve aussi le Katik, oiseau magique, et toujours le buffle. Un gros pilier soutient l’avant du toit devant la maison. Parfois, des dizaines de cornes de buffles y sont accrochées l’une au-dessus de l’autre, elles témoignent de l’importance de la famille.

Les villages comptent rarement plus de trois cents habitants, ils sont organisés en seigneuries dominées par les familles nobles. Les buffles sont l’objet de toutes les attentions ; c’est le seul endroit d’Asie où ils se prélassent dans la boue quand les paysans travaillent. Pour les Torajas, la mort fait partie de la vie : ils travailleront toute leur vie afin de posséder suffisamment de buffles qu’ils sacrifieront à leur mort. Ils prendront ainsi place parmi leurs ancêtres et protégeront leurs descendants. Sans funérailles appropriées, l’âme du défunt pourrait causer des troubles à la famille.

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Les Torajas ont été convertis au protestantisme par les pasteurs hollandais mais les traditions animistes restent profondément ancrées.

TorajasNous arrivons dans une vallée couverte de rizières et bordée de hautes falaises où sont placées des Tau-tau, petites effigies sculptées pour les castes supérieures et placées dans des niches creusées dans la falaise. Ainsi l’esprit des ancêtres continue de veiller sur le village.

Je reviendrai souvent ici. Quelques années plus tard, les statuettes auront été volées pour décorer les maisons de riches occidentaux ; elles furent remplacées par des copies, mais ces vols causèrent beaucoup d’émotion dans leur communauté : un ami torajas m’a confié plus tard que c’était comme si on lui avait enlevé son père une seconde fois ; c’est difficile à comprendre pour nous car leur conception de la vie et de la mort est complètement différente de la nôtre.

Des funérailles torajas auront lieu demain, c’est la partie la plus spectaculaire de leur culture. Nous arrivons dans le village où va se tenir le sacrifice. Des gens vêtus de sarongs noirs et de tee-shirts blancs forment un cercle, se tiennent les mains et entament un chant lancinant ; il s’agit plutôt de sons car ils font des HAAAA, HOOOO, HAAAA en sautant légèrement sur leurs talons ce qui produit un effet étrange. Je me rapproche des maisons et très vite on m’invite à y entrer. Ils sont accueillants et curieux. En buvant le thé, j’apprends que la personne dont on célèbre les funérailles est une femme qui fut aimée et respectée. Elle est morte il y a sept ans.

TorajasDurant tout ce temps, la famille a travaillé dur pour organiser ces funérailles. La dame a été momifiée grâce à des injections régulières de formol et est restée dans la maison sur une chaise.

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Cette pratique devient rare, je la rencontrerai encore une fois au cours de mes voyages. La défunte parée de ses plus beaux habits traditionnels et de ses bijoux trône dans un coin de la pièce, ils disent bien que cela ne sent pas très bon mais il importe de lui offrir des funérailles dignes de ce nom. Certains vendent des terres, se ruinent même pour acheter des buffles car plus il y en a, mieux l’esprit de la personne sera conduit vers l’au-delà (c’est aussi une question de prestige). Le gouvernement finira par imposer des quotas sur le nombre de buffles à sacrifier. Pour l’heure, il y en a soixante dont deux albinos -les plus chers-. Après le sacrifice, la viande sera répartie entre les convives : celui qui apporte un cochon recevra l’équivalent en viande ce qui entraîne toujours d’âpres négociations. Le reste sera vendu.

Après un rapide calcul, le prix de soixante buffles plus les taxes s’élève à plus de quarante mille dollars ! Le village, créé pour l’événement, est constitué d’une quinzaine de maisons en bambous à deux étages, disposées en cercle. Plus tard dans la journée viennent les sacrifices. Cochons d’abord. On les amène suspendus à des bambous transportés à dos d’homme. Ils sont posés à terre, les uns à côté des autres et assistent impuissants au massacre de leurs congénères en voyant le long poignard se rapprocher un peu plus chaque fois, puis viendront les buffles.”

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La totalité des ventes du livre est reversé à un projet humanitaire soutenu depuis des années par mon association Kayumanis.

 

09Avr/19

5 destinations de rêve en Asie

L‘Asie est un continent vaste qui regorge de destinations toutes aussi différentes qu’uniques. Vous pourrez y découvrir des paysages magnifiques et des lieux somptueux, que vous n’avez encore jamais vu (enfin pour l’instant..).

En effet, si vous souhaitez partir en voyage en Asie, vous avez le choix ! Entre les pays d’Asie centrale, d’Asie du Sud, … on se sent parfois un peu perdu, et faire un choix peut être moins facile que ce que vous pensez.
C’est pourquoi je vous ai sélectionné 5 pays d’Asie, aux paysages à couper le souffle: l’Indonésie, l’Inde, la Birmanie, le Cambodge et enfin le Népal.
Certains de ces pays sont moins connus que d’autres pour voyager ; vous allez être surpris de découvrir tout ce qui s’y cache… J’espère que vous allez apprécier cet article, et qu’il va vous aider dans votre recherche de destination parfaite pour votre voyage.

  1. Indonésie
  2. Inde
  3. Birmanie
  4. Cambodge
  5. Népal

Bonne lecture !

Indonésie : les îles de l’Asie du Sud-ouest

Destinations : Indonésie 

Avec plus de 13 000 îles, l’Indonésie est un territoire vaste qui propose des paysages divers : volcans, rizières, forêts, montagnes, … Il existe aussi de nombreux parcs nationaux comme celui de la Baie de Canderawasih.

 

Destinations : Indonésie

Inde : des paysages variés de l’Asie du Sud

Destinations : Birmanie

Cascades, fleuves, montagnes, plantations de thé, … L’Inde est un pays plein de ressources ! Le pays est aussi connu pour ses constructions incroyables et majestueuses.

Destinations : Birmanie

Birmanie : les pagodes de l’Asie du Sud-est

Destinations : Birmanie

La Birmanie est le pays le plus vaste d’Asie du Sud-est. Vous y trouverez la splendide pagode de Shwedagon ainsi que d’incroyables paysages et des sites naturels ou bouddhistes.

Destinations : Birmanie

Cambodge : le pays du sourire de l’Asie du Sud-est

Destinations : Cambodge

Phnom-Penh, la capitale du Cambodge, regorge de chauffeurs de tuk-tuk ! Vous pourrez aussi voir d’anciens temples et des paysages à couper le souffle, des parcs, des plages, et de la bonne nourriture.

Destinations : Cambodge

Népal : des paysages himalayens de l’Asie du Sud

Serpent au Népal voyager en Asie

C’est la destination idéale pour les randonneurs ! Vous pourrez explorer les trésors de la chaîne himalayenne. On y voit aussi des lacs turquoises, et pleins de petits villages.

Destinations : Népal

Pour découvrir davantage de destinations en Asie, lisez mes anecdotes de voyages :

 

19Juin/17

Sulawesi : voyage au cœur de l’archipel indonésien

sulawesi-indonésie-cultureJuin 1989, port de Surabaya. C’est d’ici que Sandrine et moi voulons embarquer pour Sulawesi. Dans le bureau de la Pelni -compagnie maritime indonésienne- un ventilateur trop lent brasse un air moite, un préposé tire paresseusement sur sa cigarette au clou de girofle. Ses chaussures sont posées à côté de son bureau, il relève sa casquette et me déclare qu’il est impossible d’avoir des tickets de bateau pour ce soir. J’engage la conversation sur autre chose, puis lui dis que j’ai conscience des frais qu’engendre la bureaucratie, que c’est toujours en haut que ça traîne… je dépose cinq billets, « si cela pouvait aider… ».

Une minute par billet plus tard, je reçois nos tickets.
Le voyage d’une trentaine d’heures est agréable, on croise des îles magnifiques, quelques dauphins nous accompagnent, des raies Manta sortent majestueusement de l’eau, volent quelques mètres et plongent.
paysage vert entre montagne et forêt en indonésieArrivés à Unjung Pandang, nous prenons un bus pour Senkang, la région des Buggis, des marins musulmans réputés pour leur habileté. En fin d’après midi, un bateau long de dix mètres et étroit d’une cinquantaine de centimètres nous emmène sur le lac Tempe passer la nuit chez une famille de pêcheurs. De grands oiseaux colorés et de splendides échassiers s’envolent à notre passage. Une quinzaine de maisons en bambou flottent au milieu du lac. Les habitants sont accueillants et sympathiques, on partage un thé et des beignets. Le coucher de soleil est somptueux, il règne ici un calme irréel, une petite brise nous préserve des moustiques et la nuit est agréable. Nous nous levons tôt, comme nos hôtes, eux pour travailler, nous pour admirer le lever du soleil.

Il faut encore huit heures de voyage dans un bus encore plus déglingué que la route pour rejoindre le centre de l’île. Les paysages sont d’une beauté à couper le souffle, les rizières déclinent tous les tons de vert et au loin les montagnes recouvertes de jungle laissent apparaître leurs falaises d’où jailli parfois une cascade.
culture en terrasse indonésieRantepao est une petite ville agréable, partout des arbres en fleurs ; certaines, semblables à d’énorme cloches blanches d’une trentaine de centimètres, d’autres, rouges sang ont la taille d’un petit ballon.
Dans notre Losmen, nous rencontrons Claire, une Anglaise de 28 ans qui voyage depuis trois ans. Elle a travaillé comme dentiste et professeur à l’université de Phnom Penh et de Saïgon, a fait le tour de Nouvelle Zélande en vélo… Son humour est irrésistible, comme beaucoup de voyageurs, elle est peu conformiste et comme tous les Anglais elle aime la confiture à l’orange mais pas qu’on rigole avec la Reine.
Il pleut souvent à Sulawesi, ce qui explique l’exubérance de la nature. Parfois, au milieu des rizières s’élève une colline comme une île avec quelques maisons entourées de bambous géants, de bananiers et de cocotiers.
Les maisons torajas sont montées sur pilotis, les murs en bois sont sculptés et colorés. Ce qui les distingue, c’est leur toiture en forme de corne de buffle dont les extrémités peuvent s’élever jusqu’à quinze mètres. Les milliers de bambous entrecroisés qui la compose leur assurant une étanchéité parfaite. Ces toits seront petit à petit remplacés par de la tôle ondulée, plus facile à monter.
habitations au bord de la forêt en Indonésie - SulawesiOn retrouve partout les mêmes couleurs et les mêmes symboles sculptés sur les murs : le cercle représente la terre, le triangle le soleil, le coq relie l’homme l’un à l’autre. On retrouve aussi le Katik, l’oiseau magique et le buffle. Un gros pilier soutient l’avant du toit devant la maison, les cornes de buffles accrochées l’une au-dessus de l’autre, témoignent de l’importance de la famille.
Les villages comptent rarement plus de trois cents habitants et sont organisés en seigneuries. Les buffles sont l’objet de toutes les attentions, c’est le seul endroit d’Asie où ils se prélassent dans la boue quand les paysans travaillent.
Pour les Torajas, la mort fait partie de la vie : ils travaillent leur vie durant en vue de posséder suffisamment de buffles qui seront sacrifiés à leur mort. Ils prendront alors place parmi leurs ancêtres et protégeront leurs descendants.
Les Torajas ont été convertis au protestantisme par les pasteurs hollandais mais les traditions animistes restent profondément ancrées.
bâtiment ancien en indonésieNous arrivons dans une vallée couverte de rizières et bordée de hautes falaises où sont placées des Tau-tau, petites effigies sculptées pour les castes supérieures et placées dans des niches creusées dans la falaise. Ainsi l’esprit des ancêtres continue à veiller sur le village.
Je reviendrai souvent à Rantépao. Quelques années plus tard, des échoppes à touristes auront poussé comme des champignons et les statuettes auront toutes été volées pour décorer les maisons de riches occidentaux. Elles furent remplacées par des copies, mais ces vols causèrent beaucoup d’émotion dans leur communauté, Anton, un ami torajas m’a confié que ce fut comme si on lui avait enlevé son père une seconde fois ; c’est difficile à comprendre pour nous car leur conception de la vie et de la mort diffère totalement de la nôtre.
Des funérailles torajas sont la partie la plus spectaculaire de leur culture. Nous arrivons dans le village où va se tenir un sacrifice. Je m’approche des maisons et très vite on m’invite à entrer. Ils sont accueillants et curieux. En buvant le thé, j’apprends que la personne dont on célèbre les funérailles est décédée il y a plus de sept ans !
habitants locaux indonésie habitationsDurant ces années, la famille a travaillé dur pour récolter l’argent nécessaire. La dame a été momifiée grâce à des injections régulières de formol. Cette pratique devient rare, je la rencontrerai encore une fois au cours de mes voyages : la défunte parée de beaux habits et de ses bijoux trône dans un coin de la pièce. Ils reconnaissent que cela ne sent pas très bon mais il importe de lui offrir de belles funérailles. Certains vendent des terres, se ruinent pour acheter des buffles car plus il y en a, mieux l’esprit sera conduit vers l’au-delà. En 1994, le gouvernement imposera des quotas sur le nombre de buffles à sacrifier. Pour l’heure, il y en a soixante trois dont deux albinos, les plus chers. Après le sacrifice, la viande est répartie entre les convives : celui qui apporte un cochon recevra l’équivalent en viande ce qui entraîne toujours d’âpres négociations.
vache indonésie sulawesiAprès un rapide calcul, le prix de soixante buffles plus les taxes s’élève à plus de quarante mille dollars !
Quelques jours plus tard, nous nous installons à Batutumonga, un petit paradis ; dans une maison en bambou au pied des montagnes, dans la jungle. Mama Siska, nous accueille à bras ouverts. L’ambiance familiale est douce et agréable. Siska, la fille de la maison, est attentionnée et veille à ce que nous ne manquions de rien. Nous mangeons une excellente soupe au lait de coco, potiron et citronnelle, assis en tailleur à la lueur d’une lampe à pétrole. Le repas terminé, nous traînons encore un peu avec un bouquin. Siska débarrasse, s’installe à une table basse, puis règle la lampe et fait ses devoirs. Je m’en étonne, elle me dit avoir quatorze ans et vouloir devenir médecin mais l’école coûte cher et elle n’est pas sûre de pouvoir poursuivre ses études l’an prochain. C’est malheureux de voir cette fille adorable, intelligente et travailleuse qui devra peut-être arrêter l’école faute d’argent. Je pense à ma propre scolarité : tout m’était donné, une excellente qualité d’enseignement, des parents désireux de m’aider et pourtant, je n’écoutais pas, parlais avec mes copains, séchais des cours… Je vais voir si je peux l’aider, mais trouver un sponsor n’est pas aussi simple que je l’avais pensé. Lorsque j’ai commencé à m’occuper d’enfants tibétains, mis à part ma famille et quelques amis proches, les gens se sentent peu concernés, ils ne réalisent pas que pour le prix d’un cinéma par mois, un enfant peut aller à l’école et s’en sortir… aussi, je ne dis rien, je ne veux pas donner de faux espoirs et ne souhaite pas non plus que nos relations avec cette famille se transforment.
Comme partout en Asie, toute la famille vit sous le même toit ; la maman de mama Siska, Nenek(1) dégage une certaine noblesse ; elle déborde de joie de vivre. On se fait chouchouter, elle me dit que je suis beau et qu’elle me voudrait pour petit-fils. Les journées passent paisiblement.
verdure sol indonésie flaqueLe matin, Nenek et Mama Siska râpent des noix de coco ; moi, je me douche, l’eau détournée de la rivière est guidée dans une petite cabane par un réseau de bambous. Nous partons dans la montagne qui se trouve derrière la maison ; il paraît que du sommet on voit la mer.
Après 3 heures de marche dans la jungle, on débouche sur un petit promontoire herbeux d’où on domine la vallée. Il y a des papillons énormes aux couleurs magnifiques et de petits lézards volants. Sandrine, Claire et moi nous arrêtons pour manger et nous reposer. Rapidement on se perd dans la jungle, la végétation est trop dense, il nous faudrait une machette. Nous décidons de rebrousser chemin, épuisés, griffés et trempés de sueur. Nous débouchons sur une maison où je demande un peu d’eau, la dame nous apporte aussi quelques rambutan(2)… ça fait du bien. C’est sous une pluie torrentielle, juste protégé par une feuille de bananier que nous arriverons enfin.
Demain nous partons ; le soir Mama Siska nous a prépare la spécialité locale, le Pa’piong : du poulet assaisonné au lait de coco et à la citronnelle, mijoté dans un tube de bambou placé sur des braises. Les épices savamment dosées lui donne une saveur exceptionnelle.
J’aime prendre un thé sur la terrasse, les brumes se dissipent sur les rizières au fond de la vallée, le jour se lever doucement. Nous quittons Mama Siska et sa famille. Elles nous serrent dans leurs bras (c’est inhabituel en Asie). Nenek m’offre un beau sarong et me redit qu’elle me voudrait pour petit-fils. Nous rentrons à pied à Rantepao par la forêt, les rizières et les bambouseraies. En chemin, nous croisons des tombes de bébés mort-nés, creusées dans le tronc d’un arbre et fermées par une petite porte en bois. L’idée animiste est que l’esprit de l’enfant continue à grandir avec celui de l’arbre. Une belle idée.

***

bâtiment sulawesi villeQuelques années plus tard, en 2001, j’assistai aux funérailles de Nenek, j’étais déjà revenu à plusieurs reprises, j’aidais Siska à aller à l’école et amenais régulièrement des groupes de touristes à sa maman. Des dizaines de buffles furent sacrifiés, le sol est déjà gorgé de sang. Je suis assis à côté de Mama Siska et regarde l’égorgeur : petit, sec et noueux. Il tient le buffle par une corde attachée à un anneau nasal, il lève lentement le bras, la gorge du buffle est offerte. Il émane de ce petit homme une puissance extraordinaire face à cette montagne de muscles qui pourrait l’embrocher d’un mouvement de tête et foncer sans que personne ne puisse l’arrêter. Ils se regardent, d’un geste rapide et précis il lui tranche la gorge avec son coupe-coupe. Le buffle s’effondre.
Mama Siska me regarde.
– Tiens Lionel, prends la machette et tue le suivant.
Je sais que c’est un honneur, une centaine de personnes sont présentes ; il y a l’excitation, le danger, le fait de contrôler ce monstre… Une partie de moi est tentée d’accepter mais le côté humain prend le dessus sur le côté bestial. Je décline l’invitation.
– Un cochon alors ? Regarde les gros qui arrivent là-bas, ils sont attachés, tu n’as qu’à lui planter le couteau dans le cœur.
Elle ne comprendrait pas que je refuse encore.
– Maaf, ibu saya tidak bisa. Saya ingin sekali menghormati nenek, tapi agama saya tidak mengizinkan untuk membunuh binatang(1). Ça, elle comprend et n’insiste pas.

Exécution de buffles en indonésieLe petit homme et quelques autres se relayèrent tout l’après-midi, les enfants se précipitent à chaque fois plantant de gros bambous taillés en biseau dans la gorge béante afin de recueillir le sang, et pataugent dedans. Du haut d’une tour en bambou, deux prêtres sonnent le gong chaque fois qu’un buffle est égorgé. L’âme du mort s’envole sur son dos.
J’aidai à porter le cercueil ; Nenek fut placée dans une cavité creusée dans un énorme rocher et refermée par une belle porte en bois sculpté.
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02Déc/16

S’adapter à une nouvelle culture

S’adapter à une nouvelle culture

Récit de voyage en Indonésie extrait du livre “Et si c’était mieux là-bas?”

“J’accroche bien avec Leliana, l’amie d’Eyke, contrairement à beaucoup de filles d’ici, elle n’a pas envie de partir vivre en Europe, elle est heureuse en Indonésie ! Elle a plusieurs petits amis occidentaux ; toutefois, ayant encore du mal avec l’anglais écrit, elle me demande de corriger ses lettres. Elles racontent en substance toutes la même chose et commencent toutes par “my big big honey”.

Elle a quatre petits amis, chacun d’eux est amoureux et ne doute pas une seconde de la réciprocité de ses sentiments ; elle me fait lire quelques lettres, certains ont la quarantaine passée et je n’en reviens pas de leur naïveté. Elle les mène par le bout du nez, demandant de l’argent pour suivre des études, pouvoir s’en sortir, soigner son petit frère, scolariser sa petite soeur… Elle rentre ainsi plus de mille cinq cent dollars par mois (une fortune ici) qui lui permet d’aider sa famille, de faire la fiesta avec ses amies et de trouver de nouveaux boyfriends en mal d’amour exotique.”

découverte d'une nouvelle culture en Indonésie

“Je loge toujours au même hôtel à Jakarta et je connais bien Budy, le patron. Mais lorsque je lui dis que je vais déménager, il est anxieux et s’en ouvre à moi.

– “Je ne comprends pas, j’ai l’impression que tous les « Bule »(1)  fuient mon hôtel, il n’y plus que des Indonésiens, ça m’embête parce qu’ils ne mangent pas sur place et n’utilisent pas les services que je propose comme les tours organisés, la vente de tickets de bus, de trains ou d’avions… pourquoi partent-ils, tu penses qu’il y aurait du racisme là-dessous” 

– “Non, non, je pense que c’est plus un problème culturel, tes clients Indonésiens laissent marcher très fort leur télé jusqu’à pas d’heure, les gamins courent partout, ils ne ferment pas la porte des toilette et s’ils oublient de tirer la chasse ce n’est pas un problème, en plus ils sont réveillés à 4h du matin et la foire commence… c’est leur manière de faire !” Le bruit, la promiscuité font partie intégrante de la vie ici ; nous, on préfère le calme et l’intimité.

Les Occidentaux partent, les Indonésiens restent entre eux et tout le monde est content. Aucun doute d’ailleurs que certaines de nos attitudes les irritent au plus haut point ; je ne prône pas la ségrégation, je pense que c’est une somme de petits détails mesquins qui sont à l’origine d’attitudes racistes et il serait absurde d’élaborer des théories qui justifient ces attitudes !

Prétendre qu’il n’y a qu’une manière valable de vivre (la sienne en l’occurrence) est stupide, il faut être ouvert et savoir trouver des compromis ; étant chez eux, c’est à nous de nous adapter. Toutefois, si je ne veux pas mourir d’insomnie et accumuler de la rancœur contre les joyeux lurons nocturnes, je déménage moi aussi.

Le soir, sous la douche, alors que je savonne son magnifique corps caramel, Eyke me dit « je suis contente que tu sois là ; je ne sais pas quand tu reviendras alors crois-moi, tu n’oublieras pas cette nuit ! »

Magnifique !

 Lire la suite ? « Et si c’était mieux là-bas ? »

(1) Prononcé « boulé » , cela signifie : Occidental

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02Déc/16

Extrait : des voyageurs aux fortunes diverses

Extrait : des voyageurs aux fortunes diverses

On parle de communauté expatriée. Je n’ai jamais aimé le communautarisme mais j’appartenais à cette communauté et cela me convenait. Après un certain temps passé à l’étranger, il est naturel de rechercher ses repères culturels. Au sein de cette communauté, on retrouve des sous-communautés : les Français, les Hollandais, les Belges, etc. Curieusement, ils se mélangent peu ; Sandrine et moi, à notre habitude avions des amis parmi toutes les nationalités.

L’autre côté, moins amusant et qui peut devenir pesant, c’est le manque d’activités culturelles : il n’y a pas grand chose à faire. Il y a des fêtes, on s’invite les uns les autres pour des repas entre amis ; on pouvait se retrouver jusqu’à 17 nationalités différentes ; chacun avait ses expériences souvent originales : un Français était chercheur de trésor, un Hollandais de 72 ans avait passé sa vie sur son bateau et continuait à naviguer autour du monde, son anticonformisme, son énergie et son humour éclipsaient son âge ; un Sud-Africain était soudeur sous marin sur des plateformes pétrolières, un Australien d’une trentaine d’années avait commencé comme chercheur d’or dans le Bush pour finalement faire fortune dans les spas : il en avait quatorze aux Maldives, un médecin hongrois travaillait dans des ONG à travers le monde… bref, pas le genre de soirées qu’on passe fréquemment en Europe.

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