Extrait : des voyageurs aux fortunes diverses
On parle de communauté expatriée. Je n’ai jamais aimé le communautarisme mais j’appartenais à cette communauté et cela me convenait. Après un certain temps passé à l’étranger, il est naturel de rechercher ses repères culturels. Au sein de cette communauté, on retrouve des sous-communautés : les Français, les Hollandais, les Belges, etc. Curieusement, ils se mélangent peu ; Sandrine et moi, à notre habitude avions des amis parmi toutes les nationalités.
L’autre côté, moins amusant et qui peut devenir pesant, c’est le manque d’activités culturelles : il n’y a pas grand chose à faire. Il y a des fêtes, on s’invite les uns les autres pour des repas entre amis ; on pouvait se retrouver jusqu’à 17 nationalités différentes ; chacun avait ses expériences souvent originales : un Français était chercheur de trésor, un Hollandais de 72 ans avait passé sa vie sur son bateau et continuait à naviguer autour du monde, son anticonformisme, son énergie et son humour éclipsaient son âge ; un Sud-Africain était soudeur sous marin sur des plateformes pétrolières, un Australien d’une trentaine d’années avait commencé comme chercheur d’or dans le Bush pour finalement faire fortune dans les spas : il en avait quatorze aux Maldives, un médecin hongrois travaillait dans des ONG à travers le monde… bref, pas le genre de soirées qu’on passe fréquemment en Europe.