Anecdote d’un voyage à Singapour

Anecdote d’un voyage à Singapour

Extraite du livre “Et si c’était mieux là-bas?

“Le soleil tape dur, nous sommes une vingtaine sur le toit du bateau ; de lourdes effluves de carburant et la pétarade du moteur sortent de la cale de ce tortillard des mers. Il avance lentement sinuant entre des îles paradisiaques. Chris, un Autrichien que j’ai rencontré dans le nord débarque avec moi de ce boat people sur une plage de sable blanc, au milieu des cocotiers, face à une mer turquoise… une carte postale. Nous nous installons dans des bungalows en bambou, montés sur pilotis et accrochons nos hamacs sur la terrasse. Kho Pha Ngan est un endroit où les routards se retrouvent, font la fête puis repartent un peu partout.

Tous les jours, je m’émerveille devant les plages, la couleur de la mer, la végétation, les coucher et lever du soleil. Le paradis.

Je reviendrai souvent sur cette île mais après quelques années, une route fut construite pour relier le port à la plage de Haadrine. Les touristes déferlèrent, d’horribles bungalows poussèrent comme des champignons, les rave parties devinrent hebdomadaire. Je dus chercher d’autres îles moins connues, moins faciles d’accès et plus sauvages.

Le soir, nous nous posons dans un des nombreux restaus de plage en bambou ; les soirées sont agréables, on rigole et on refait le monde. Je réalise combien il aurait été improbable pour moi de rencontrer Chris dans ma vie en Europe. Il est ouvrier dans le bâtiment, aime le hard rock et a passé sa jeunesse à se battre dans les bars louches avant de pratiquer le yoga et de trouver la sagesse en Inde. C’est quelqu’un de bien, droit et généreux.

Après deux semaines, nous nous séparons, il part en Inde où il enseigne le yoga dans un Ashram, moi en Indonésie. Je traverse la Malaisie en train. Les fouilles à la frontière sont sévères, je n’ai pas quitté mon sac des yeux. J’ai trop entendu d’histoires où des routards se voyaient mettre de la drogue dans leur sac.”