Très belle étape de 6h30, assez facile. Pas de vrais dénivelés, un magnifique paysage ouvert, légèrement vallonné par les vieux volcans auvergnats. Un superbe patchwork de différentes teintes de vert nous accompagnera jusqu’au plateau de l’Aubrac. Des champs de blé vert tendre, ceux de lentilles tirant sur le kaki et surtout des genêts jaunes flamboyants illuminent ce paysage.
Sans que le chemin soit encombré, on croise quand même pas mal de pèlerins.
Des groupes, des gens isolés, des marcheurs du dimanche avec leurs bâtons réglés trop courts ou trop hauts pour être efficaces, leurs sacs mal ajustés les tirant vers l’arrière, d’autres avec un bâton de bois. Il y a de tout.
St Privât d’Allier
En fin d’après-midi nous arrivons à St Privât d’Allier. Nous restons dans un gîte tenu par un couple d’Anglais avec une douzaine de personnes, l’ambiance est sympathique, le repas du soir simple et copieux. On dort en dortoir mais nous sommes isolés des autres par des rideaux.
Nous reprenons notre route. Les champs sont piqués de fleurs sauvages, jalonnés de pins, de bouleaux et de chênes moussus. De belles vaches paissent tranquillement dans des champs. Nous marchons avec plaisir en conversant. Isa, comme à son habitude, prend beaucoup de photos. Nous croisons une pèlerine qui à chaque calvaire rencontré, pose son sac, sort un petit papier et fait une prière… Vu le nombre, elle n’est pas rendue !
Journée de 6h, plus difficile en raison des dénivelés, jusqu’à Saugues.
Saugues
Nous faisons nos réservations au jour le jour mais devons modifier certaines étapes en les allongeant faute de place. Isabelle marche très bien mais aujourd’hui, après 9h, elle, toujours joyeuse et prête à discuter ne parle plus. Elle n’en pouvait plus et j’avoue que j’en avais assez moi aussi. Ce n’est plus du plaisir mais nous n’avons pas le choix : l’étape du Sauvage était full ! ! Le soir au resto, nous entendons deux Belges dire qu’ils rentrent car ils ne trouvent pas de place où dormir !
Nous arrivons à Saint-Alban-sur-Limagnole, un bel endroit, on est 7 dans un dortoir de 14 places. On prend souvent la demi-pension car il n’y a pas toujours de resto. Le soir, on se régale d’une délicieuse blanquette de veau puis nous nous écroulons sur nos lits.
Les maisons sont magnifiques par ici, de grosses bâtisses en pierres de taille avec toit en lauze.
Je pense que le fait que nous soyons un couple mixte fait que les gens nous remarquent et se souviennent de nous, ils nous saluent, nous disent qu’ils nous ont vu ici ou là… N’étant pas physionomiste (cela m’a joué suffisamment de tours dans ma vie professionnelle) je fais comme tous les commerçants, je souris, je salue jovialement, je dis que ça me fait plaisir de les voir et leur demande comment ça s’est passé pour vous aujourd’hui ?
Je suis un gros menteur, Dieu me jugera !