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12Août/20
dromadaire desert

Dromadaire Safari – Jaisalmer, Inde

À 100 km de la frontière du Pakistant en Inde, se trouve une ville du Rajasthan nommée Jaisalmer. Accompagné de mon ami, nous allons nous aventurer à dos de dromadaire dans le désert de Jaisalmer sur plusieurs centaines de kilomètres.

Extrait du livre « Et si c’était mieux là-bas » ?

JaisalmerA Jaisalmer, la grande attraction est le « camel safari », je ne suis jamais monté sur un dromadaire et connais mal le désert, ça fait deux bonnes raisons d’y aller. Il y fait plus de 40°. Nous partons pour quelques jours. Nous achetons de superbes turbans colorés, un peu pour nous protéger, un peu pour la frime.

Ibrahim, notre guide parle un anglais rudimentaire mais compréhensible, c’est un grand musulman au visage buriné, Sandeep, son assistant, est un petit hindou toujours souriant. Tous deux sont sympathiques et sentent comme leurs bestiaux.

Nous chargeons les dromadaires avec nos affaires, la nourriture, les gamelles, les couvertures sans oublier les sacs de grains pour les bêtes.

C’est donc à plus de deux mètres du sol que nous découvrons le désert. Il s’étend à perte de vue, court à l’infini. Je mets mon walkman ; « groove is in your heard » du groupe Dee lite, retentit… Écouter cette musique qui passe dans toutes les boîtes de nuits des capitales occidentales, ici, au milieu de nulle part est complètement surréaliste. L’impression d’immensité est fantastique.

A la fin de la journée, quand les ombres s’allongent et que la lumière se fait ambrée, nous nous asseyons sur une dune, le regard perdu dans le soleil couchant. Le silence du désert a quelque chose d’irréel, pas un moteur, un animal, un oiseau ni même un insecte pour le troubler. Il peut même devenir oppressant. Nous rejoignons nos guides autour du feu pour manger et discuter. On se régale de samossas, de riz, de lentilles et de chapatis. Nous faisons tourner un joint, « thank you perry much my priend, is perry good medicine » déclare Ibrahim en dodelinant de la tête, le pétard en l’air. »

Les nuits sont froides, le turban devient alors une écharpe. Nous nous allongeons sur une couverture qui sent le chameau et en jetons une autre sur nous. Le ciel est magnifique. 

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Dromadaire

Nous nous réveillons avec le soleil. Nos guides s’affairent déjà autour du feu et préparent des beignets et du tchaï. Ils proposent d’aller chercher de l’opium « perry good medecine, my priend, perry good ». Nous acceptons. Nous nous écartons de la route prévue pour rejoindre des villages perdus, coupés du monde.

Les maisons sont en pisé ocre, décorées de dessins au henné. Les hommes, habillés de blanc, ont des turbans de couleur vive et les saris colorés des femmes tranchent sur l’ocre du désert. Après avoir visité plusieurs villages nous trouvons ce qu’il faut et regagnons la piste. Il y a peu d’eau par ici, nous remplissons nos gourdes d’eau fraîche aux rares puits que nous rencontrons. 

Trois jours après, nous ne supportons plus la bosse râpeuse du dromadaire, son lent balancement et le bruit qu’il fait quand il blatère en sortant sa grosse langue dans un bruit de chasse d’eau. J’ai mal partout. Je saute à terre et, tel Laurence d’Arabie, fièrement enturbanné, je marche en tirant mon chameau. Franck me rejoint. Nos guides ne comprennent pas pourquoi nous marchons côte à côte en discutant alors que nous payons pour une balade en dromadaire.

Le soir, nous discutons autour du feu, le même sujet revient fréquemment : les femmes. Ils veulent tout savoir des Européennes. De mon côté, je leur dis que je trouve les Indiennes très belles mais plutôt farouches. Sandeep -qui a le cœur sur la main- me dit qu’il a un âne. A mon air dégoûté, il se rattrape en disant que « les ânes et les dromadaires, c’est plutôt les enfants qui font ça, pas les adultes, bien sûr »… Bien sûr ! Ibrahim me dit que si je veux Sandeep pour ce soir, il n’y a pas de problème. Je préfère changer de sujet.

De retour, nous nous baladons dans le fort où nous connaissons maintenant plusieurs familles ; nous sommes invités ici et là pour prendre un tchaï. Nous prenons une boulette d’opium pour le coucher du soleil ; une sensation de paix nous gagne, l’esprit est clair et le corps merveilleusement détendu. Je suis léger, heureux, je regarde avec un grand sourire idiot les vendeurs me proposer leurs camelotes… »

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La totalité des ventes du livre est reversée à un projet humanitaire mon association Kayumanis.

15Juil/20
Le Dalaï Lama couverture

Rencontre avec le Dalaï Lama

Anecdote de voyage à Dharamsala en Inde

Extraite du livre “Et si c’était mieux là-bas?”

Dharamsala est une ville au nord de l’Inde ; parfois appelée la petite Lhassa car elle est la terre d’accueil du 14ème Dalaï Lama. Je l’ai rencontré lors d’un de mes passages.

« À Dharamsala, le chauffeur mettra plus d’une heure avant d’arriver à ouvrir son coffre déglingué et à nous rendre nos bagages… après cette nuit passée dans son bus cabossé, on a juste envie d’une douche et de se reposer. Une fois installés, nous buvons un thé et parlons avec le patron de l’hôtel, un Tibétain que nous connaissons bien pour avoir séjourné ici au cours de précédents passages. Il nous dit que le Dalaï lama donne une audience aujourd’hui. On y va. En chemin, on nous recommande d’acheter des Kataks (écharpes en satin ou en soie à offrir en guise de cadeau). Arrivés dans sa grande maison, nous laissons nos noms et numéros de passeport, passons une fouille sévère qui ne nous laisserait pas même un cure dent, abandonnons nos sacs et même nos montres.

Inde

Le Dalaï lama représente pour moi la bonté ; son visage rayonne de ce petit sourire humble et malicieux qui ne le quitte jamais. Il incarne la lutte non-violente pour le respect des droits de l’homme, pour le droit d’un peuple à vivre libre et en paix ; je le respecte infiniment pour cela. Au niveau religieux, par contre il ne signifie rien pour moi. C’est une autre histoire pour la masse de pèlerins tibétains présents ; ils sont intimidés, apeurés, ébahis ; ils n’en reviennent pas d’être là. Ils vont rencontrer l’incarnation de leur Dieu, l’être qu’ils vénèrent le plus au monde. Je les trouve touchants ; c’est sans doute le moment le plus important de leur vie.

Dans la file je commence à faire l’imbécile avec Sandrine en me moquant de la dégaine de certains (derrière leur dos, car je suis très lâche). Il y a deux Américaines déguisées en Tibétaines avec robe, tablier, chapelet : la panoplie complète, elles avancent mains jointes, le regard lointain. Non loin d’elles, une Française, chapelet et mains jointes également, perdue dans je ne sais quelles pensées également, perdue dans je ne sais quelles pensées mystiques. Il y a vraiment des cas ici !

Partout on retrouve ces attitudes vestimentaires à la Dupont et Dupond en mission secrète cherchant à se fondre dans la population mais tombant systématiquement dans le folklore. Les Américaines sont les championnes ; en Inde, elles portent le sari, au Maroc, le caftan et le foulard sans oublier les dessins au henné sur les mains. Bien sûr, il y a toujours des Européens prompts au carnaval mais ça reste l’apanage des Américains. Je me demande s’il ne s’agit pas d’un complexe dû à la manière dont leur gouvernement aime à s’imposer dans le monde. Nous leur avons même trouvé un nom : les « culture shock » en référence à cette expression qu’ils utilisent à tort et à travers (ils ont même un guide de voyage qui porte ce nom).

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Comme tout le monde, nous tenons notre Katak à la main pour l’offrir mais un garde du corps nous intime l’ordre de nous le mettre autour du cou et de ne plus l’enlever.

– Eh Sandrine, regarde celui avec sa peau de mouton sur le dos, il est pas beau lui, franchement ? C’est le carnaval de Rio ! Attend, attend, je ne l’avais pas vu celui-là derr…

– Attention, Monsieur le malin, ça va être à toi ! m’interrompt-elle en riant.

Je me retourne, tends machinalement la main… au moine qui se tient à côté du Dalaï LamaDalaï lama. Je le regarde et me dis « merde, c’est pas lui » je pivote légèrement ma main, le Dalaï lama la sert dans la sienne et me sourit.

Je me sens stupide, je lui rends un sourire qui me semble niais puis dois laisser la place au suivant, je ne l’ai vu que dix secondes (et encore, je me vante), je savais que ça allait vite mais quand même.

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On m’avait parlé de sa poignée de main ferme et de son regard direct, de l’aura qu’il dégage. Je n’ai rien senti de tout ça, il m’a fait un sourire chaleureux mais bon il salue quand même deux cent cinquante inconnus sur une matinée ! Beaucoup de Tibétains sortent en pleurs, les Américaines ont reçu la lumière.

Les gens qui changent de religion m’ont toujours amusé ; adopter une religion d’ici me semble vraiment saugrenu. Comme chez nous au Moyen Age, la religion n’est pas qu’un rituel, c’est un mode de vie ; tout le monde est croyant ici, la question de la foi ne se pose même pas. Elle est présente dans les arts, l’architecture, les contes pour enfants ou encore l’alimentation. Qu’un Occidental suive les principes philosophiques du Bouddhisme ou de l’Hindouisme, pourquoi pas mais qu’il s’habille comme les gens d’ici, fasse des offrandes au temple et prie avec ferveur des Dieux dont il a entendu parler la semaine dernière, ça tient du Grand Guignol.

Je considérais déjà la conversion au judaïsme comme une plaisanterie, une opération purement théorique : on suit la religion car on l’a étudiée mais ça s’arrête là ; qu’est-ce que le judaïsme sans en comprendre l’humour, sans connaître ces milliers de petites choses qui le composent ? Encore une fois, c’est une culture, ça ne s’apprend pas, ça se vit. Alors celui qui va deux fois en Inde et trouve sa voie, tant mieux pour lui mais moi, je ne peux pas m’en empêcher : je ricane. »

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